Je suis l'oiseau, le songe et le vent. Je vagabonde, chante, plane, survole petits chapeaux et grands édifices. Je m'amuse de vos soucis, me moque de vos drames domestiques, raille vos valeurs ajoutées, d'un rire fais voler en éclats vos chères certitudes, vos doutes les plus affreux.
Cimetières, coffre-forts, confort : tout ce qui vous hante, vous préoccupe, vous absorbe, j'en fait des ronds de fumée, des auréoles malicieuses pour ma tête pleine d'azur.
Vous me visez d'une flèche de plomb, votre tir grossier n'effleure même pas le bout de mon aile. Vous tentez de me crucifier de vos pointes d'ironie mais mon éclat a les vertus du diamant : tout se brise contre ma face. Vous me désignez d'un index moralisateur, je vous retourne le geste d'un pouce relevé qui signifie : gloire aux étoiles et paix sous vos semelles !
Parce que je suis loin de vos petits dimanches d'hiver, à des lieues de vos fins de mois difficiles, aux antipodes de vos boutons de chemisettes, vous me reprochez de n'être qu'un guignol sans poids ni ancrage sur votre sol de béton.
Vous me traitez de fou, vous les mortels ensommeillés, parce que j'ai succombé à l'appel du large et vogue vers l'infini, rêvant d'espaces tempétueux, de chevauchées éternelles, d'aubes sans fin, emporté par le radeau de mes muses, les voiles gonflées par le souffle de la Poésie.
samedi 19 mai 2007
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